"Ô Muse conte-moi l'aventure de l'inventif!"
Ainsi le
poète Philippe Jaccottet traduisait du grec ancien le premier vers de l'Odyssée donnant à Homère un souffle d'éternité.
Aujourd'hui , les deux poètes se sont retrouvés dans des souffles inconnus de nous qui sommes attristés par le grand départ de Philippe Jaccottet.
Rien de beau ne peut se résumer, écrivait Paul Valéry.
Toutes les ondes chantent ce matin la voix qui s'est tue.
Je fais le choix, dans ce Printemps des poètes de faire un zoom sur le désir et l'amour dans l'oeuvre de Philippe Jaccottet dont la
quête de sens n'avait rien de désincarné.
La chair et l'esprit...ce mystère.
Le désir "innommable".
"sangliers et tourterelles sont alliés"
Plonger dans son
oeuvre aux mille détours, c'est, en silence, vivre une odyssée en poésie...
"Sombre ennemi qui nous combats et nous resserres, laisse-moi, dans le peu de jours que je détiens, vouer ma faiblesse et ma force à
la lumière : et que je sois changé enéclair à la fin.
Moins
il y a d'avidité et de faconde en nos propos, mieux on les néglige pour voir jusque dans leur hésitation briller le monde entre le matin ivre et la légèreté
du soir.
Moins nos larmes apparaîtront brouillant nos yeux et nos personnes par la crainte garrottées, plus les regards iront s'éclaircissant et mieux les égarés verront les
portes enterrées.
L'effacement soit ma façon de resplendir, la pauvreté surcharge de fruits notre table, la mort, prochaine
ou vague selon son désir, soit l'aliment de la lumière
inépuisable."