Gitane...
Il pleut du
soleil
Il rayonne des averses
La lumière est mouillée de cristaux versatiles
Je marche dans le gris d’un ciel
rayé blanc
J’aperçois dans les branches plein de gouttes amoureuses
suspendues en silence elles
attendent le vent
et peut être bien aussi le
retour des copines
Le jardin discute avec les ombres changeantes
Un bel oiseau noir passe
comme un ange pressé
Le noisetier timide écoute le chant des chênes
et la voix fluette de deux trois boutons d’or
Quelques pensées s‘envolent
s’ellipsent et se fânent
Et puis une éclaircie
Je me dis tiens je vais tondre
la pelouse
Et puis la pluie revient
Je me dis tiens je vais faire le ménage
Je rentre
L'après
midi s'endort dans la brume indolente
C'est l'heure du thé la bouilloire est partante
L’Inde parfume mon nez de jolis souvenirs
Je
me remplis l’esprit de ce nectar brûlant
J’ouvre mon bouquin et pars au Canada
Je me rends compte que j'ai totalement oublié de lancer une machine
Pas grave
Rien
n’est grave
Je me dis tiens je vais faire une soupe
Leon Parker est d'accord
le saxophone s’allume les congas applaudissent
et les voix font des nuages tout autour de mon coeur
Je vois une gitane et ses anneaux d’argent
qui danse à moitié nue sur un fil d’océan
Elle vole avec les mouettes dans le cri du soleil
et laisse son regard pétiller dans le mien
J épluche ma patate dans le creux de ses seins
Je pèle ma carotte dans le feu de ses
fesses
J’épice sa peau d’or d’un
curcuma saveur
et mon poireau fait la queue dans la file des navets
Rien à dire
Juste sourire
et mon chat boule de poil qui ronronne en rêvant
Rien à dire
Juste merci
C'est si doux de se laisser aller
tout contre soie
blotti
dans l’épure du Souffle...
Olivier Jousset (inédit)