C'était alors , quand , les chaleurs passées,
Le sale Automne aux cuves va foulant,
Le raisin gras dessous les pieds coulant,
Que mes douleurs furent en commencées.
Le paisan bat ses gerbes amassées ,
Et aux caveaux ses bouillants muids roulant,
Et des fruitiers son automne croulant,
Se venge lors de peines avancées.
Serait-ce point un présage donné
Que mon espoir est déjà moissonné?
Non certes , non! mais pour certain je pense,
J'aurai , bien à deviner j'entends,
Si l'on peut rien pronostiquer de temps,
Quelque grand fruit de ma longue espérance.
Etienne de la Boétie
Etienne de la Boétie