Ce sera par un jour d'automne
Avant que le froid ne revienne
Nous franchirons toutes les haies
Et traverserons la ville
Avant que sur la plaine brûlée
Ne se ferment les logis humains
Nous irons à deux vers l'ouvert
Ouverts à ceux qui comme nous
Rient et pleurent, comme nous portés
Par le souffle qui ici nous lie
Souffle aussi ardent qu'un rayon
Que le soir ne résorbe point
Qui parmi tant d'ailes trouant le ciel
De feuilles ensanglantant le sol
Sera seul à tout prendre encore
Seul à prendre de court la mort
FRANCOIS CHENG