"Zola adolescent chétif, renfermé, italien par son père et parisien par son accent, est mal accepté au lycée d'Aix en provence
; il est mis en quarantaine par les autres.
Un jour, Cézanne, plutôt solide, bien dans son corps et de deux ans son aîné, transgresse l’interdit : “ Je ne pouvais m’empêcher
de lui parler quand même ”.
Il reçoit une raclée de toute la cour, petits et grands. Le lendemain, pour le remercier,
Zola lui offre un plateau de pommes. Lesquelles reviendront constamment
dans sa peinture. Leur amitié venait de naître, elle ne cesserait pas. Malgré la rupture, l’éloignement, quand il apprendra sa mort, bien des années plus tard, Cézanne, fou de douleur, s’enfermera dans sa
chambre. Toute sa vie il peindra des pommes."
Raymond Alcovère,
Le Sourire de Cézanne, roman, éditions n & b, 2007