Mes Poèmes au fil des jours et des nuits/tous droits réservés

J’ai, dans mon jardin, un pied de rose - mousse qui me vient du jardin de ma mère qui le tenait du jardin de ma grand-mère. A chaque printemps, quand je revisitais le jardin avec elle, elle me disait : « C’est bonne maman qui me l’a donné. » 

J’aimais qu’elle me le redise. 
La rose - mousse est petite, elle fleurit aux alentours de Pâques, douce, son éclosion est discrète. 
Lors de la vente de la maison d’enfance, j’ai pris avec précaution ce pied de rose - mousse : dans mon jardin, il a pris racine, en ce moment il est en boutons minuscules, oeufs de Pâques floraux dans leurs cocons de mousse. Quand je passe devant lui, je revois ma mère et le jardin, mon enfance, sa lumière sous la voûte de glycines. 
La rose-mousse a survécu à tous les temps, à tous les changements, elle est le témoin modeste et silencieux de la permanence dans l’impermanence. Je ne la couperai pas pour en faire un bouquet, elle restera belle au bout de sa tige, offerte au temps des cathédrales jusqu’à ce qu’elle se fane comme se fanent les roses, toutes les roses qui durent ce que durent les roses sans mourir cependant, pour refleurir, si on les aime, dans le tabernacle du prochain printemps.

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Fil rouge aux grains de grenade
inédit

 

Commentaires

06.04 | 06:20

Emerger de notre vivier , aprés y avoir puiser toutes les émotions .
Ecrire , crypter ce vécu , cette traversée .....

10.10 | 11:28

Aimer ne se négocie pas - oh que non. L'amitié non plus. Amour Amitié ces deux piliers de la vie - Merci Annie de si bellement nous le rappeler.

25.01 | 06:56

MAGISTRAL, DEVOS

06.08 | 13:40

Bonjour Anne Marie,

Quel plaisir d'écouter Pascal Quignard, que je n'ai jamais réussi à lire, je vais essayer à nouveau avec "l'Homme au trois lettres".

marc