Au fil des mots

EPHEMERIDE

Les grands esprits sont incomparables et l'émission d'hier au soir sur la 5 "Stupéfiant / Baudelaire" a eu cette délicatesse de ne pas comparer Baudelaire à d'autres incomparables.

Peut-être avez - vous regardé cette émission de qualité dont voici le lien: 

J'ai particulièrement aimé  le passage où Mylène Farmer (aujourdhui membre du jury du festival de Cannes) dit ELEVATION

https://youtu.be/gNQ_4TuxUv0

Bien sûr rien de beau ne peut se résumer comme le dit Paul Valéry, l'émission donc ne pouvait que garder un flou qui aurait pu plaire au poète . 

C'est une chance à saisir pour y mettre son grain de sel: 

-j'aurais aimé réentendre REVERSIBILITE par JL Murat  

https://youtu.be/5Fm2BOaB0BA

-je vous offre cette découverte:

-  cette belle interprétation de FEMMES DAMNEES par Saez.

https://youtu.be/IjQiJO88haU

et l'indépassable  VIE ANTERIEURE par Ferré

https://youtu.be/VvIIoNmTidM

 

-Et puis et enfin...cet incontournable avis au lecteur des Fleurs du mal...

AU LECTEUR

——


La sottise, l’erreur, le péché, la lésine, 
Occupent nos esprits et travaillent nos corps, 
Et nous alimentons nos aimables remords, 
Comme les mendiants nourrissent leur vermine. 

Nos péchés sont têtus, nos repentirs sont lâches ; 
Nous nous faisons payer grassement nos aveux, 
Et nous rentrons gaiement dans le chemin bourbeux, 
Croyant par de vils pleurs laver toutes nos taches. 

Sur l’oreiller du mal c’est Satan Trismégiste 
Qui berce longuement notre esprit enchanté, 
Et le riche métal de notre volonté 
Est tout vaporisé par ce savant chimiste. 

C’est le Diable qui tient les fils qui nous remuent ! 
Aux objets répugnants nous trouvons des appas ; 
Chaque jour vers l’Enfer nous descendons d’un pas, 
Sans horreur, à travers des ténèbres qui puent. 

Ainsi qu’un débauché pauvre qui baise et mange 
Le sein martyrisé d’une antique catin, 
Nous volons au passage un plaisir clandestin 
Que nous pressons bien fort comme une vieille orange. 

Serré, fourmillant, comme un million d’helminthes, 
Dans nos cerveaux ribote un peuple de Démons, 
Et, quand nous respirons, la Mort dans nos poumons 
Descend, fleuve invisible, avec de sourdes plaintes. 

Si le viol, le poison, le poignard, l’incendie, 
N’ont pas encor brodé de leurs plaisants dessins 
Le canevas banal de nos piteux destins, 
C’est que notre âme, hélas ! n’est pas assez hardie. 

Mais parmi les chacals, les panthères, les lices, 
Les singes, les scorpions, les vautours, les serpents, 
Les monstres glapissants, hurlants, grognants, rampants, 
Dans la ménagerie infâme de nos vices, 

Il en est un plus laid, plus méchant, plus immonde ! 
Quoiqu’il ne pousse ni grands gestes ni grands cris, 
Il ferait volontiers de la terre un débris 
Et dans un bâillement avalerait le monde ; 

C’est l’Ennui ! — l’œil chargé d’un pleur involontaire, 
Il rêve d’échafauds en fumant son houka. 
Tu le connais, lecteur, ce monstre délicat, 
— Hypocrite lecteur, — mon semblable, — mon frère ! 

SPLEEN ET IDÉAL

L'atelier du peintre, Gustave Courbet

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Commentaires

06.04 | 06:20

Emerger de notre vivier , aprés y avoir puiser toutes les émotions . Ecrire , cry...

10.10 | 11:28

Aimer ne se négocie pas - oh que non. L'amitié non plus. Amour Amitié ces de...

25.01 | 06:56

MAGISTRAL, DEVOS

06.08 | 13:40

Bonjour Anne Marie, Quel plaisir d'écouter Pascal Quignard, que je n'ai ...