Au fil des mots

EPHEMERIDE

Adnan

 "Le soleil a vécu", gravure"

Etel Adnan, née le 24 février 1925 à Beyrouth, est une poétesse américano-libanaise, écrivain et artiste visuelle ; polyglotte, elle écrit en français, en anglais et en arabe


" Le soleil était quelque chose de très fort pendant mon enfance à Beyrouth. Comme j’étais fille unique, le monde qui m’entourait avait beaucoup d’importance. Le soleil tout particulièrement, car il est très présent là-bas et la ville avait alors des maisons basses, trois étages maximum. Je m’intéressais aux ombres aussi. Je me souviens que j’essayais de regarder le soleil en face assez souvent et ça me brûlait les yeux et m’aveuglait."


"Etel Adnan est la femme des confluences. Confluence des origines : née à Beyrouth, d’une mère grecque orthodoxe de Smyrne, et d’un père turc musulman de Damas, haut gradé de l’armée ottomane, elle illustre ce qu’il y a de meilleur dans la rencontre de l’Orient et de l’Occident. Confluence des arts : peinture, dessin, leporello, céramique, tapisserie, poésie, roman, théâtre, essai – à travers les innombrables facettes de son art, elle a exprimé tout ce qui était exprimable, du plus universel au plus intime. 

Etel Adnan est une âme nomade et libre, qui a vécu au Liban, en France et aux États-Unis, a trempé son esprit dans la littérature, l’art, la philosophie, le savoir et surtout le ressenti, que toute son œuvre reflète si magnifiquement. À lire et voir son œuvre, on a parfois l’impression que son âme est celle d’une enfant, mais aussi qu’elle a mille ans. (...)  
Aujourd’hui, à quatre-vingt-seize ans, Etel Adnan continue plus que jamais de peindre et d’écrire. Ses œuvres sont présentes dans de très nombreux musées, comme le Centre Pompidou, le MOMA, le M+ de Hong Kong, le Musée d’art moderne de Tunis, l’Institut du Monde Arabe, le British Musem, la Tate Gallery, etc. Depuis près de vingt ans, Adnan vit à Paris, et séjourne régulièrement dans les Côtes-d’Armor. Le secret de sa longévité se situe sûrement quelque part dans son enthousiasme inentamé pour la vie et pour l’art.
Carine Chichereau in DIACRITICK (cette excellente revue)

"J’ai toujours eu deux préoccupations. L’une est l’amour, l’échec de l’amour dû à beaucoup de choses, et au fait que la première personne que l’on a vraiment aimée vous hante à jamais. L’autre est mon amour de la Nature, mon besoin de nature. Tout cela ne cesse de me faire aller de l’avant. " Etel Adnan

"Tu es un nuage blanc
qui descend dans mon dos
le feu glisse ses doigts le long
de ma douleur
mais deux yeux noirs demeurent
changés en larmes
et
le nuage devient chanson
que j’entendais dans le brouillard
par-dessus la ville
tandis que tu comptais
l’argent
pour le lit d’hôpital
d’hier.
Nous ne jouons pas le jeu
du chagrin
nous essayons de faire pousser nos ailes
pour prendre
notre
envol."

Etel Adnan

J'avais préparé cet envoi avant de voir Edgar Morin à LGL, un enchantement qui a rejoint la philosophie d'Etel Adnan. 

Le multiple et les confluences les éveillent tous deux. Avec cet élan vital,  

 ils abordent naturellement, les 100 ans!

Commentaires

06.04 | 06:20

Emerger de notre vivier , aprés y avoir puiser toutes les émotions . Ecrire , cry...

10.10 | 11:28

Aimer ne se négocie pas - oh que non. L'amitié non plus. Amour Amitié ces de...

25.01 | 06:56

MAGISTRAL, DEVOS

06.08 | 13:40

Bonjour Anne Marie, Quel plaisir d'écouter Pascal Quignard, que je n'ai ...