Au fil des mots

EPHEMERIDE

"L’essentiel réside dans ce que Platon et Hegel nous disent en creux : il y a un désir plus important que les autres. Probablement restent-ils toutefois encore trop « philosophes », en voulant que ce désir soit le même pour tous. Lacan saura les lire et reprendra l’idée d’un désir plus « vrai » que les autres, mais en en faisant « l’affaire » de chacun. Oui, nous avons tous un désir plus important que les autres. Quelque chose comme un axe au milieu du tumulte de notre intériorité, comme une aspiration centrale et inconsciente autour de laquelle s’articule notre existence. Quelque chose qui s’appelle « mon désir » et que je ne dois pas trahir. À quoi je dois être fidèle. Sinon, c’est l’errance, une vie coupée de soi : la culpabilité. Bien sûr, nous ne l’avons pas choisi. Il est en nous parce que nous sommes dans une histoire familiale. Nous sommes quelqu’un quelque part, et ce désir nous le rappelle. Et plus nous le fuyons, plus il nous le rappelle. C’est pourquoi il est « vrai » : il a la force d’une vérité, de ce qui ni ne se choisit ni ne s’invente. Comment le connaître, s’il est inconscient ? C’est tout le problème… Se rapprocher de son axe, de ce désir « vrai », celui qu’il ne faut pas trahir… mais qu’il faut bien avoir trahi un peu – car autrement pourquoi se mettrait-on à le chercher ?"
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Charles Pépin

Commentaires

06.04 | 06:20

Emerger de notre vivier , aprés y avoir puiser toutes les émotions . Ecrire , cry...

10.10 | 11:28

Aimer ne se négocie pas - oh que non. L'amitié non plus. Amour Amitié ces de...

25.01 | 06:56

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06.08 | 13:40

Bonjour Anne Marie, Quel plaisir d'écouter Pascal Quignard, que je n'ai ...