A cause des pivoines
À cause des pivoines lourdes de pluie
Têtes courbées sur la pelouse
Et de leur odeur lourde de nuit
À rendre les roses jalouses
Je ralentis, je regarde
A cause de ces troupeaux immobiles
Dans la fournaise de juillet
Sous les grands arbres tranquilles
Mais sous le ciel déjà inquiet
Je ralentis, je regarde
À cause de l'orage au loin qui s'affaire
Couleur d'ardoise, parfum d'étain
Sur la dorure des blés en prière
Le dos rond de tous leurs grains
Je ralentis, je regarde
A cause de ce creux dans la colline
Aussi tendre qu'un lit défait
Et du vent dans les herbes qui dessine+
La maison où l'on s'aimerait
Je ralentis, je regarde
À cause de cette flèche rousse
Surgie du long bois frissonnant
Renard furtif, au pas de course
Échine oblique de brigand
Je ralentis, je regarde
A cause de cette plaine labourée
Silencieuse comme un livre ouvert
Lignes tracées non rédigées
Préface de brume signée l'hiver
Je ralentis, je regarde
À cause de cette buse sur le piquet
Sentinelle de terres gelées
Et de son œil doré où apparaît
Comme une lampe qu'on vient d'allumer
Je ralentis, je regarde
À cause des roses matinales
En robes étalées sur la pelouse
Roses poudrées virginales
À rendre les pivoines jalouses
Je ralentis, je regarde
BEA TRISTAN
BEA TRISTAN
Commentaires
06.04 | 06:20
Emerger de notre vivier , aprés y avoir puiser toutes les émotions . Ecrire , cry...
10.10 | 11:28
Aimer ne se négocie pas - oh que non. L'amitié non plus. Amour Amitié ces de...
25.01 | 06:56
MAGISTRAL, DEVOS
06.08 | 13:40
Bonjour Anne Marie, Quel plaisir d'écouter Pascal Quignard, que je n'ai ...