jour en blanc
en ces jours je me lève avec les bouleaux
et je peigne mes cheveux de blé depuis le front
devant un miroir de glace.
avec mon souffle mélangé,
le lait floconne.
si tôt il mousse.
et quand je soulève le carreau, apparaît,
peint par une main d'enfant,
à nouveau le mot: innocence!
après tant
de temps.
en ces jours je n'ai plus mal,
de pouvoir être oubliée
et que je doive me souvenir de moi.
j'aime. Jusqu'à la folie
j'aime et je remercie avec des saluts anglais.
je les ai appris
en vol.
en ces jours je pense à l'albatros
avec lequel je tournoie
de haut en bas
dans un pays non écrit.
à l'horizon je perçois,
brillant dans le crépuscule,
mon continent
superbe,
là-bas en face, qui me congédie
dans la chemise de la mort.
Je vis et entends de loin son chant du cygne
Ingeborg Bachmann
&
Corona
Du dedans de la main, l’automne dévore sa feuille : nous sommes amis
Nous libérons le temps de la coquille de noix
Et nous lui apprenons à marcher
Le temps retourne vers sa coquille
Dans le miroir c’est
dimanche
Dans le rêve nous dormons
La bouche parle vérité
Mon regard descend vers le sexe de l’aimée
Nous regardons
Nous nous parlons des ténèbres
Nous nous aimons comme pavot
et mémoire
Nous dormons comme vin dans les coquillages
Comme mer dans les rayons de sang de la lune
Nous nous tenons enlacés près de la fenêtre
Ils nous dévisagent de la rue
Il est grand temps
que l’on sache
Il est grand temps que la pierre s’habitue à fleurir
Que le non-repos batte au cœur
Il est temps que le temps soit
Il est temps
Paul Celaan
Commentaires
06.04 | 06:20
Emerger de notre vivier , aprés y avoir puiser toutes les émotions . Ecrire , cry...
10.10 | 11:28
Aimer ne se négocie pas - oh que non. L'amitié non plus. Amour Amitié ces de...
25.01 | 06:56
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06.08 | 13:40
Bonjour Anne Marie, Quel plaisir d'écouter Pascal Quignard, que je n'ai ...